Restitution de la consultation de la jeunesse francophone sur les ruptures de la démocratie et débat avec la Secrétaire générale de la Francophonie.

Dans un contexte global de défiance des citoyens vis-à-vis des gouvernants, les coups d’Etat se sont multipliés ces dernières années dans l’espace francophone, notamment en Afrique. En 4 ans, plusieurs Etats membres de la Francophonie ont connu des coups de force militaires ayant entraîné une rupture de la démocratie.

Face à cette situation, la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a engagé une réflexion sur les causes profondes de ces ruptures de la démocratie et sur les moyens d’action de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), pour apporter des solutions qui préservent le bien-être des populations, premières victimes de ces crises.

Pour alimenter cette réflexion qui sera portée au niveau des Etats et gouvernements membres lors de la prochaine Conférence ministérielle de la Francophonie (Yaoundé, 5 novembre 2023), la Secrétaire générale a lancé une consultation auprès de la jeunesse afin de comprendre sa perception des causes de ces ruptures mais aussi ses attentes et propositions pour renforcer la démocratie dans l’espace francophone.

Plus de 1600 jeunes de 45 pays de l’espace francophone y ont participé à travers plus de 28 000 contributions. Les conclusions de cette consultation ont été présentées lors d'une émission spéciale diffusée le 25 octobre en présence de la Secrétaire générale et de six jeunes*.

Ces représentants de la jeunesse francophone ont dressé plusieurs constats au cours de ce débat :

  • la mauvaise gouvernance, la corruption et l’impunité sont les premières causes des ruptures de la démocratie. Les jeunes ont corrélé la gouvernance intègre et transparente au service du peuple avec la participation inclusive des citoyens (minorités, femmes, jeunes) aux décisions publiques ;
  • la grande détermination et le dynamisme des jeunes dans leur volonté d’agir pour renforcer les processus démocratiques au sein des Etats et des sociétés francophones malgré leur sentiment de déconnexion par rapport aux décideurs politiques ;
  • le besoin de renforcer la participation des jeunes, notamment à travers la reconnaissance du droit de manifester et des nouvelles formes d’expression, de participation et d’engagement politique autour de causes multiples telles que la préservation de l’environnement.

Enfin, les jeunes ont exprimé de fortes attentes à l’égard de la Francophonie. Ils ont à plusieurs reprises demandé l’accompagnement des jeunes, notamment par la création d’un fonds dédié à la jeunesse francophone. De plus, ils ont rappelé l’importance de répondre à leurs besoins concrets sur le terrain et de tirer parti de la diaspora pour une meilleure compréhension des enjeux des pays.

Les résultats de la consultation seront dévoilés en intégralité dans un rapport rendu public ultérieurement et accessible en ligne. L'émission est, elle, disponible en rediffusion en bas de cette page.

 

* M. Prince Israel Koya (Côte d’Ivoire), Docteur en sciences politiques, Directeur de l’école Politique africaine, Mme Kessy Ekomo Soignet (RCA), Fondatrice et consultante principale, Cabinet Peace & Development Watch RCA ; M. Omar Didi (Tunisie/Mauritanie), Président du Réseau international de la jeunesse de la Francophonie (RIJF) ; M. Stanley E. Augustin (Haïti), Avocat, fondateur de l’Observatoire de la jeunesse haïtienne ; Mme Marianne Saghbini (Liban), étudiante engagée ; Mme Loukia Counerotte (Belgique), étudiante et militante associative)

 

 

Vidéo : consultation jeunesse sur la démocratie

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